« Les filles seules », roman graphique

Il est arrivé ! Déjanté, immature, délirant, une collections d’histoires grinçantes sur les aventures que les filles se racontent dans leur tête… Les héroïnes de ce recueil sont rock ou hippies, intellos ou pas très futées, psychologues ou borderline psychotiques, mais un point commun les rassemble : elles sont seules, très seules. Heureusement, elles ont une vie intérieure prolixe. Il suffit de leur tendre un micro pour qu’elles s’inventent tout un arsenal de fantasmes amoureux, d’aventures sexuelles et de voyages initiatiques… Bienvenue dans la jungle des Filles Seules, et n’oubliez pas votre gilet de sauvetage.

Un premier scénario de BD pour Marianne Costa avec la complicité du dessinateur Vince Larue.

 

Pour le commander c’est ici ou encore,nous écrire en cliquant sur le formulaire de contact. info(@)mariannecosta.com

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Arcane XVII (français, italiano)

Innocence enfantine ou vulnérabilité adulte?

André Breton écrit, dans « Arcane 17 », le long texte poétique qu’il a placé sous le signe de l’Etoile : « Je choisis la femme-enfant non pour l’opposer à l’autre femme, mais parce qu’en elle et seulement en elle me semble résider à l’état de transparence absolue l’autre prisme de vision dont on refuse obstinément de tenir compte, parce qu’il obéit à des lois bien différentes dont le despotisme masculin doit empêcher à tout prix la divulgation »

 

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Pourtant, quand nous regardons de près le visage de l’Etoile, premier être humain nu de toute la série des arcanes majeurs, c’est une femme mûre que nous voyons, tout le contraire d’une femme-enfant. Sa nudité n’est pas celle, enfantine, de l’angelot de l’arcane VI, mais bien une découverte issue de l’expérience, une vulnérabilité délibérée, le nectar distillé par des années de recherche. L’Etoile incarne le premier pas en Terre Promise, la preuve que le pélerinage vers la Source n’est pas un rêve mais un itinéraire bien réel, avec un point d’arrivée. Le cheminement du Tarot a17h200bcontinue, mais sous une autre forme, après l’étape de l’Etoile (ou son ‘champ’,  Compostelle). Il nous restera encore à vivre la nuit lunaire, le jour solaire, le Jugement, et à laisser s’épanouir le Monde. Mais on pourrait dire que l’Etoile est la dernière étape personnelle, que désormais tout se passera là où elle est, là où Je Suis, en union avec les lois cosmiques qui voient se succéder Lune et Soleil dans une alternance immuable. La femme desaffublée de l’Arcane XVII incarne le seul, le dernier geste possible à titre individuel : celui du don, qu’elle accomplit des deux mains, versant tout ce qu’elle reçoit à l’instant même où elle le reçoit.

 

Dans un entretien avec Roland de Quatrebarbes, en juillet 1966, Swâmi Prajñanpad disait ceci :

« L’enfant en vous doit être satisfait et avoir la permission de grandir et de devenir adulte. Qu’est-ce qu’un adulte? (c’est celui ou celle ) qui sent : « oui, il y a une tendance en moi à recevoir. L’enfant en moi est toujours là. Je le sens. Mais je vois que sans donner, je ne peux pas recevoir. Si je ne fais que recevoir je serai débiteur. Oh! Je dois donner de façon à être libre. » Ainsi la capacité à donner apparaît. Et cette capacité à donner commence à augmenter. À partir de cette tendance à recevoir, on reçoit d’abord et l’on donne ensuite, de plus en plus. Puis on en arrive au point où recevoir et donner sont à 50-50. Alors, dans ce processus, donner continue à augmenter et recevoir va en diminuant… Et finalement on en vient à donner, seulement donner, pas recevoir. Alors donner devient recevoir. » (entretiens traduits par Daniel Roumanoff sous le titre « Le But de la Vie », ed. Accarias l’Originel)

 

 

ITALIANO  (traduzione : Gessica Iannone)

Innocenza infantile o vulnerabilità adulta?
André Bretone scrive, nell « Arcano 17 », il lungo testo poetico che ha posto sotto il segno della Stella: « Io scelgo la donna-bambina non in contrapposizione all’altra donna, ma perchè in lei e solamente in lei mi sembra risieda allo stato di trasparenza assoluta l’altro prisma di visione del quale rifiutiamo ostinatamente di tenere conto, perchè esso obbedisce a leggi molto diverse per il quale il dispostismo maschile deve impedirne a qualunque prezzo la divulgazione ». Per questo,quando guardiamo da vicino il viso della Stella, il primo essere umano nudo di tutta la serie degli arcani maggiori, è una donna matura che noi vediamo, tutto il contrario di una donna.bambina. La sua nudità non è quella, infantile, dell’angioletto dell’arcano VI, ma piuttosto una scoperta uscita dall’esperienza, una vulnerabilità deliberata, il nettare distillato da anni di ricerche. La Stella incarna il primo passo nella Terra Promessa, la prova che il pellegrinaggio verso la Fonte non è un sogno ma un itinerario molto reale, con un punto d’arrivo. Il cammino dei Traocchi continua, ma sotto un’altra forma, dopo la tappa dell Stella (o il suo territorio, Compostela).
Resta ancora da vivere la notte lunare, il giorno solare, il Giudizio e lasciare il Mondo espandersi. Si potrebbe però dire che la Stella è l’ultima tappa personale, che ormai tutto avverrà là dove lei è, là dove Io Sono, in unione con le leggi cosmiche che vedono succedersi Luna e Sole in un’alternanza immutabile. La donna scoperta dell’Arcano XVII incarna il solo, l’ultimo gesto possibile a titolo individuale: quello del dono, che lei compie a due mani, versando tutto ciò che ha ricevuto nello stesso istante in cui lo riceve.
In un’intervista con Roland  de Quatrebarbes, nel luglio 1966, Swâmi Prajñanpad diceva quanto segue:
« Il bambino dentro di voi dev’essere soddisfatto, deve avere il permesso di crescere e di diventare adulto. Che cos’è un adulto? Colui o colei che sente:  «si, c’è una tendenza in me ad accogliermi. Il bambino dentro di me è sempre lì. Io lo sento. Ma io vedo che senza dare, non posso ricevere. Se non faccio altro che ricevere, io sarò debitore. Oh! Io devo dare per essere libero»
Così arriva la capacità di donare. Così questa capacità di donare inizia ad aumentare. A partire da questa tedenza a ricevere, prima si prende e poi si da, sempre di più. Infine si arriva al punto in cui dare e ricevere sono al 50 e 50. Allora, in questo processo, donare inizia ad aumentare e ricevere va diminuendo… e finalmente si arriva a donare, solo donare, non ricevere. Allora donare diventa ricevere»

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Iconographie : image d’en-tête et vignettes NB : Tarot restauré Camoin-Jodorowsky, 1997, https://www.camoin-cie.com/
Image de fin d’article : Tarot de Jean Noblet, circa 1650, Bibliothèque Nationale de France

13 + 13 = 26

(français, español, english)

L’arcane 13 est une carte qui fait peur, qui suscite du dégoût. Bien sûr, ce squelette couleur chair représente l’ossature vivante, la force de transformation interne, l’essence incarnée (en hébreu «`Etsem » signifie à la fois « os » et « substance, soi-même »). Dans le Tarot Camoin-Jodorowsky, on peut même lire sur son crâne : יהוה les quatres lettres du Nom divin tel qu’il fut révélé à Moïse, et dont la somme en valeur numérique donne 26 (donc deux fois 13 : l’arcane 13 serait la face cachée du Créateur). Mais il n’en demeure pas moins que cette carte fait peur. On m’a souvent demandé « pourquoi » ses articulations étaient rouges. Je ne savais guère quoi répondre jusqu’à ce que je tombe sur cette image issue d’un manuel d’anatomie, qui représente les zones de la moëlle osseuse rouge, celle qui génère le sang et nous donne littéralement la vie, le lieu Créateur. Encore une bonne raison de se réconcilier avec l’Arcane XIII…

El arcano 13 del Tarot engendra miedo y rechazo. Es verdad que ese esqueleto color carne representa los huesos vivos dentro de nosotros, la fuerza de transmutación interna, la esencia encarnada (en hebreo «`Etsem » significa « hueso » y también « substancia, sí mismo »). En el mazo de Camoin y Jodorowsky, hasta se pueden leer sobre su cabeza las cuatro letras יהוה del Nombre divino tal como Moisés lo recibió. La suma del valor numérico de esas cuatro letras es 26, es decir, dos veces 13 — el arcano trece seria la cara oculta del Creador. Pero el arcano sigue generando miedos. Muchas veces me preguntaron « por qué » tiene articulaciones rojas. No sabía qué contestar, hasta que encontré esa imagen en un manual de anatomía, que señala las zonas de la médula roja, la que produce nuestra sangre y literalmente nos da vida, el lugar Creador de la sangre. Otro argumento más para amistarnos con el Arcano XIII…

Arcana 13 tends to generate reactions of fear and disgust, even thought that flesh-coloured skeleton actually represents our living bone structure, our strength of inner transformation and the embodiment of essence — in Hebrew, «`Etsem » means both « bone » and « substance, oneself ». In the Camoin-Jodorowsky deck, one can even read on its skull the four letters : יהוה, the Divine Name as it was revealed to Moses. These four letters sum 26 in numeric value, which happens to be 2×13, as if Arcana 13 were the « dark side » of the Creator. Yet, the card still feels scary. I have been asked many times « why » its joints were red, and did not know what to answer until I found this image in a manual of anatomy, where the red zones represent the red bone marrow, where from our blood is generated — literally what gives us life, the Creator of our blood. Here’s another reason to make friends with Arcana XIII.

 

Le flux du Tarot / el flujo del Tarot

Stagnant ou fluide? Estancado o fluido?

(français & castellano)

Le Tarot nous oriente vers un flux, celui de la vie même : chaque arcane, chaque degré de la numérologie a pour vocation de couler vers l’étape suivante. À ce titre aucune carte n’est en soi un obstacle ou un allié, c’est sa situation (fluide ou stagnante) qui nous indique l’état de notre propre énergie.

 

Prenons par exemple… le Bateleur.
Bateleur

Fluide, il contemple la multitude de ses possibles, reconnaît son impulsion la plus essentielle et , conscient du privilège d’être incarné, se décide à accomplir le tout premier sacrifice sur le chemin de la croissance : il prend le risque de choisir, de décider, d’agir, de laisser une première trace dans le monde, d’exercer son libre arbitre. Ce geste sacré, premier pas d’un chemin de milliers de kilomètres, est sa vraie naissance. Il devient ainsi père de lui-même, et entame un chemin de sagesse. Un jour son coeur deviendra une source d’amour solaire. Il découvre la beauté sans fin de l’intégrité et mérite le titre d' »initié ».

Stagnant : Il jouit avec complaisance de tous les possibles, et même si à l’origine son talent et ses aspirations sont sincères, cette irrésolution finit par le rendre cynique.  Les cinq boutons sur son pourpoint renvoient au manque d’une figure paternelle d’un certain niveau moral (le Pape), il n’a pas encore intégré sa propre dignité. Il considère sa virilité ( le phallus symbolique représenté par la baguette bleue) comme extérieure à lui-même et séduit pour se recharger en énergie.C’est un adolescent attardé, profiteur et vampirique.

Régressif : envahi par des croyances héritées de sa mère (les huit boucles de sa chevelure renvoient à la Justice), il cherche dans le passé une liberté fictive et, tentant par tous les moyens de fuir une mère froide ou invasive, il s’enfonce plus encore dans l’infantilisme. Incapable de grandir, il s’interdit de choisir quoi que ce soit. Phobique de l’engagement, il entretient l’illusion de posséder des outils magiques, puissants et créatifs, dont il se garde bien de faire l’usage : en réalité, tant qu’il ne se décide pas à agir et à participer au monde des adultes, il n’est qu’un enfant manipulant ses jouets.

castellano/


El Tarot y su numerologia nos invitan a seguir un flujo, el mismo flujo de la vida. Por eso ningun arcano es por si mismo un obstaculo o un aliado, sino una indicacion de nuestra situacion energetica. Nos toca reconocer cuando estamos fluidos, estancados o peor, regresivos en cada nivel.

Por ejemplo : El Mago.


Fluido: desde la multitud de sus posibilidades, mirando hacia el impulso esencial y valorando su encarnación, se decide al primer sacrificio que le pide su camino de crecimiento: se arriesga a elegir, decidir, actuar, dejar su primera huella en el mundo, ejercer su libre albedrío. Este gesto sagrado, el primer paso de una senda de diez mil kilómetros, es su verdadero nacimiento. Así, se hace padre de él mismo, y empieza su camino hacia la sabiduría verdadera; pronto su corazón será una fuente de amor solar. Descubre la belleza sin fin de la integridad. Merece el nombre de « iniciado ».

Estancado: ¡cómo le encanta gozar sin fin, de todas las posibilidades! Y lo hace con cierto cinismo (o descaro frío), aunque en el origen su búsqueda sea sincera y su talento verdadero. Es un adolescente aprovechador y vampírico. Los cinco botones en su pecho, representan la figura paterna que le hace falta, aún no integra su propia dignidad. Considera su falo (representado por la barrita azul), como una herramienta exterior a él mismo, su seducción está manejada por su necesidad de cargarse de energía.


Regresivo: invadido por creencias heredadas de su mamá, mira para atrás hacia una libertad ficticia; creyendo huir de ella (la madre invasora, fría o insatisfecha), se hunde más aún en la infantilidad. Es incapaz de crecer y por esto, incapaz de elegir. Con fobia al compromiso, entretiene la ilusión ya que sus herramientas son poderosas, mágicas y creativas. En realidad, hasta que se decide a elegir y actuar, son puros juguetes.

 

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