Arcane XVII (français, italiano)

Innocence enfantine ou vulnérabilité adulte?

André Breton écrit, dans « Arcane 17 », le long texte poétique qu’il a placé sous le signe de l’Etoile : « Je choisis la femme-enfant non pour l’opposer à l’autre femme, mais parce qu’en elle et seulement en elle me semble résider à l’état de transparence absolue l’autre prisme de vision dont on refuse obstinément de tenir compte, parce qu’il obéit à des lois bien différentes dont le despotisme masculin doit empêcher à tout prix la divulgation »

 

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Pourtant, quand nous regardons de près le visage de l’Etoile, premier être humain nu de toute la série des arcanes majeurs, c’est une femme mûre que nous voyons, tout le contraire d’une femme-enfant. Sa nudité n’est pas celle, enfantine, de l’angelot de l’arcane VI, mais bien une découverte issue de l’expérience, une vulnérabilité délibérée, le nectar distillé par des années de recherche. L’Etoile incarne le premier pas en Terre Promise, la preuve que le pélerinage vers la Source n’est pas un rêve mais un itinéraire bien réel, avec un point d’arrivée. Le cheminement du Tarot a17h200bcontinue, mais sous une autre forme, après l’étape de l’Etoile (ou son ‘champ’,  Compostelle). Il nous restera encore à vivre la nuit lunaire, le jour solaire, le Jugement, et à laisser s’épanouir le Monde. Mais on pourrait dire que l’Etoile est la dernière étape personnelle, que désormais tout se passera là où elle est, là où Je Suis, en union avec les lois cosmiques qui voient se succéder Lune et Soleil dans une alternance immuable. La femme desaffublée de l’Arcane XVII incarne le seul, le dernier geste possible à titre individuel : celui du don, qu’elle accomplit des deux mains, versant tout ce qu’elle reçoit à l’instant même où elle le reçoit.

 

Dans un entretien avec Roland de Quatrebarbes, en juillet 1966, Swâmi Prajñanpad disait ceci :

« L’enfant en vous doit être satisfait et avoir la permission de grandir et de devenir adulte. Qu’est-ce qu’un adulte? (c’est celui ou celle ) qui sent : « oui, il y a une tendance en moi à recevoir. L’enfant en moi est toujours là. Je le sens. Mais je vois que sans donner, je ne peux pas recevoir. Si je ne fais que recevoir je serai débiteur. Oh! Je dois donner de façon à être libre. » Ainsi la capacité à donner apparaît. Et cette capacité à donner commence à augmenter. À partir de cette tendance à recevoir, on reçoit d’abord et l’on donne ensuite, de plus en plus. Puis on en arrive au point où recevoir et donner sont à 50-50. Alors, dans ce processus, donner continue à augmenter et recevoir va en diminuant… Et finalement on en vient à donner, seulement donner, pas recevoir. Alors donner devient recevoir. » (entretiens traduits par Daniel Roumanoff sous le titre « Le But de la Vie », ed. Accarias l’Originel)

 

 

ITALIANO  (traduzione : Gessica Iannone)

Innocenza infantile o vulnerabilità adulta?
André Bretone scrive, nell « Arcano 17 », il lungo testo poetico che ha posto sotto il segno della Stella: « Io scelgo la donna-bambina non in contrapposizione all’altra donna, ma perchè in lei e solamente in lei mi sembra risieda allo stato di trasparenza assoluta l’altro prisma di visione del quale rifiutiamo ostinatamente di tenere conto, perchè esso obbedisce a leggi molto diverse per il quale il dispostismo maschile deve impedirne a qualunque prezzo la divulgazione ». Per questo,quando guardiamo da vicino il viso della Stella, il primo essere umano nudo di tutta la serie degli arcani maggiori, è una donna matura che noi vediamo, tutto il contrario di una donna.bambina. La sua nudità non è quella, infantile, dell’angioletto dell’arcano VI, ma piuttosto una scoperta uscita dall’esperienza, una vulnerabilità deliberata, il nettare distillato da anni di ricerche. La Stella incarna il primo passo nella Terra Promessa, la prova che il pellegrinaggio verso la Fonte non è un sogno ma un itinerario molto reale, con un punto d’arrivo. Il cammino dei Traocchi continua, ma sotto un’altra forma, dopo la tappa dell Stella (o il suo territorio, Compostela).
Resta ancora da vivere la notte lunare, il giorno solare, il Giudizio e lasciare il Mondo espandersi. Si potrebbe però dire che la Stella è l’ultima tappa personale, che ormai tutto avverrà là dove lei è, là dove Io Sono, in unione con le leggi cosmiche che vedono succedersi Luna e Sole in un’alternanza immutabile. La donna scoperta dell’Arcano XVII incarna il solo, l’ultimo gesto possibile a titolo individuale: quello del dono, che lei compie a due mani, versando tutto ciò che ha ricevuto nello stesso istante in cui lo riceve.
In un’intervista con Roland  de Quatrebarbes, nel luglio 1966, Swâmi Prajñanpad diceva quanto segue:
« Il bambino dentro di voi dev’essere soddisfatto, deve avere il permesso di crescere e di diventare adulto. Che cos’è un adulto? Colui o colei che sente:  «si, c’è una tendenza in me ad accogliermi. Il bambino dentro di me è sempre lì. Io lo sento. Ma io vedo che senza dare, non posso ricevere. Se non faccio altro che ricevere, io sarò debitore. Oh! Io devo dare per essere libero»
Così arriva la capacità di donare. Così questa capacità di donare inizia ad aumentare. A partire da questa tedenza a ricevere, prima si prende e poi si da, sempre di più. Infine si arriva al punto in cui dare e ricevere sono al 50 e 50. Allora, in questo processo, donare inizia ad aumentare e ricevere va diminuendo… e finalmente si arriva a donare, solo donare, non ricevere. Allora donare diventa ricevere»

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Iconographie : image d’en-tête et vignettes NB : Tarot restauré Camoin-Jodorowsky, 1997, https://www.camoin-cie.com/
Image de fin d’article : Tarot de Jean Noblet, circa 1650, Bibliothèque Nationale de France

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